Libre Blanc – L’interculturalité et les Assises de 2010

LIBERTAS, LIBERTAS a pour objectif de reconstruire le « vivre ensemble » par :

  • la lutte pour le respect des personnes, des lois, des institutions démocratiques,
  • le combat contre les intégrismes.

LIBERTAS défend la démocratie, ses deux piliers, la liberté et l’égalité et lutte tant contre l’extrême droite que l’extrême gauche.

Les gouvernements Verhofstadt et Leterme, inquiets des tensions grandissantes concernant l’immigration et l’islam en Belgique, ont constitué deux commissions :

  • la « Commission du dialogue interculturel » en 2005,
  • les « Assises de l’interculturalité » en 2009,

Le Rapport final des « Assises de l’interculturalité » soulignait : « Des minoritaires souhaitent s’affirmer dans l’espace public qu’ils ont en partage avec les “majoritaires”, ce qui alimente la crainte de ceux-ci d’être déstabilisés dans leurs repères culturels ».
Ce constat évident a conduit LIBERTAS a analyser ces rapports et à remettre ses propres conclusions, car ces rapports contiennent des recommandations dangereuses pour nos libertés et notre démocratie (voir ici  : EXTRAIT des Recommandations des Assises 2010).

En effet, au lieu de favoriser l’intégration des immigrés, elles accentueraient le communautarisme et le repli sur soi, terreau de l’extrême droite.

LIBERTAS juge que :

  • les rapports 2005 et 2010 éludent le conflit de base entre partisans des conceptions « libérale » et « communautarienne » alors qu’il est au coeur du problème de l’intégration des personnes issues de l’immigration ;
  • les recommandations « communautariennes » du rapport de 2010 menacent les libertés individuelles et l’avenir de notre démocratie. Après une analyse du « vivre ensemble », sous l’angle sociologique, LIBERTAS défend la conception « libérale » et non la conception « communautarienne » de la théorie de la citoyenneté pour notre pays.

Sur base des avis de plus de cent experts, la « Commission du dialogue interculturel » (en 2005) et les « Assises de l’interculturalité » (en 2010) constatèrent l’aggravation des problèmes et tensions liés à l’immigration, ce que LIBERTAS confirme.
Après examen approfondi des deux rapports, LIBERTAS constate d’abord que :

  • les personnes consultées en 2005 et 2010 sont principalement des représentants des minorités issues de l’immigration, plutôt que des experts ;
  • parmi ces derniers on ne trouve quasi pas de sociologues, alors qu’il s’agit de problèmes sociologiques ;
  • les compétences des co-présidents de commission posaient problème : par exemple, celle de l’emploi (capital pour l’intégration des immigrés) était co-présidée par un juriste et un politologue, et cela dans le cadre du Ministère de l’emploi…

Les avis des membres du « Comité de pilotage » de ces « Assises », chargés d’en rédiger le rapport final en 2010, ont été négligés lorsqu’ils ne correspondaient pas aux desiderata des minorités ; à tel point que ce Comité de 22 membres au départ fut progressivement désaffecté et que seuls les 2 co-présidentes et 4 anonymes auraient cautionné sa version finale.

Il y a donc des problèmes de compétence et de représentativité des experts de 2005 et 2010 et des rédacteurs du rapport de 2010. Et l’on peut s’interroger sur les raisons d’avoir solennellement remis en novembre 2010 au Premier ministre un rapport ainsi contesté.

Ensuite, LIBERTAS confirme :

  • « les tensions interculturelles et l’islamophobie » croissantes signalées par les rapports de 2005 et 2010 sur l’interculturalité ;
  • l’antagonisme croissant entre des minoritaires souhaitant s’affirmer et des majoritaires craignant d’être déstabilisés ;
  • que « construire une société plus juste requiert la participation de tous ».

Mais LIBERTAS conteste vigoureusement les huit recommandations du rapport final des « Assises de l’interculturalité » de 2010, notamment :

  • Le port du voile autorisé à l’école et dans la fonction publique ;
  • La suppression de 5 des 6 jours fériés de tradition chrétienne ;
  • Les quotas de recrutement par pays d’origine, croyances religieuses ;
  • L’enseignement des langues d’origine (arabe, etc.) plutôt que de celles requises par les emplois offerts…

Ces recommandations renforceront les expressions identitaires et l’emprise des chefs de communautés sur leurs membres, entravant ainsi leur intégration et exacerbant les tensions au sein de notre société au point de la fragiliser.

En outre, LIBERTAS rappelle que :

  • notre société est fondée sur le respect des libertés individuelles garanties par notre Constitution, ainsi que la neutralité et la tolérance concernant les croyances de chacun qui restent du domaine privé ;
  • la diversité peut être une richesse, mais elle est aussi une contrainte requérant tolérance, compréhension mutuelle et respect de droits fondamentaux garantis par les législations en vigueur dans note pays ;
  • les droits offerts aux citoyens et aux immigrants sont inséparables des obligations correspondantes ;
  • l’emploi est le moyen prioritaire d’intégration des immigrants et des personnes issues de l’immigration, et une politique de l’immigration adaptée à la situation économique et aux qualifications requises par les emplois offerts doit être instaurée d’urgence et rigoureusement appliquée ;
  • les emplois offerts étant de plus en plus qualifiés, l’enseignement et la formation professionnelle deviennent un préalable à l’intégration et nécessitent d’être adaptés aux emplois offerts ainsi qu’aux immigrants et aux personnes issues de l’immigration.

Pour consulter le livre complet : LIBERTAS LIVRE BLANC